The CatWoman Show
La nuit j’ai une vie trépidante.
Bien obligée…
Chaque soir je fais l’objet
D’une mesure d’expulsion circonstanciée.
Au début, je protestais avec tapage...
Je faisais mine de sortir, et hop !
D'un saut gracieux quoique précipité,
Je me tapissais, maligne et invisible
Sous la charpente du garage…
Jusqu’au moment où quelqu'un surgissait,
Muni d’une perche ou d’un balai,
Et m’orientait tel un dompteur
Vers une sortie bien prévisible.
Futiles velléités
Pour sauvegarder une dignité trop sensible !
J’ai donc revu ma stratégie.
A l’annonce du marchand de sable,
J'adopte une moue impeccable...
Et je sors.
La tête haute.
D’un pas royal.
C’est bien meilleur pour mon égo !
Donc la nuit, je m’occupe.
Mulots, souris, petits moineaux…
J’attire le menu fretin
Et je joue au fauve affamé perdu en pleine jungle.
De grâce, quittez cet air consterné !
Je suis un chat après tout !
Et ce que vous ne savez sans doute pas,
C’est que depuis quelques mois,
Finie la belle vie !
Au garage les croquettes !
C’est que j’ai perdu quelques batailles en un an.
Dont une sérieuse contre des limaces géantes.
Par l’odeur alléchées et mollement obstinées,
Elles s’introduisaient,
Visqueuses et ondulantes,
Dans mon humble demeure et ma chère gamelle.
Et de traces gluantes en remarques dégoûtées…
Je dus m’incliner et déclarer forfait.
Plus de croquettes dans mon chalet.
(...)
(Soupir)
(...)
(Baillement)
(...)
La nuit... j’ai une vie trépidante.